Norbert Teufelferger (BWIN) interpellé en Belgique garde son sang-froid, sûr de lui
Norbert Teufelferger, co-président de Bwin interpellé en Belgique puis relâché par les juges, faute d’une loi bancale sur les jeux d’argent en Belgique.
Même les juges belges estiment que leur loi sur les jeux d’argent en ligne est bancale !
Mardi en milieu d’après-midi, Norbert Teufelferger, co-président de l’opérateur de paris sportifs en ligne Bwin mais également de l’European Gaming and Betting Association (EGBA), a été interpelé à Bruxelles par la police belge.
Il a ainsi pu être entendu et a pu s’expliquer sur l’activité illégale de Bwin sur le sol belge.
En fin d’après-midi, il a quitté libre la Belgique, la législation belge des jeux en ligne ne paraissant pas suffisamment solide pour qu’un mandat d’arrêt soit délivré à l’encontre du co-président de l’opérateur de paris en ligne.
Ce mardi, se tenait à Bruxelles un colloque sur le jeu responsable et parmi les intervenants se trouvait M. Teufelferger, le co-président de Bwin et de l’EGBA.
Seul bémol auquel le dirigeant n’avait peut-être pas pensé : Bwin exerce son activité sur le sol belge en toute illégalité.
Autant dire qu’à la sortie du colloque, la police belge était présente pour cueillir le co-président de l’opérateur autrichien afin que celui-ci s’explique devant les autorités locales.
Il faut dire que Bwin prend un malin plaisir, depuis maintenant plusieurs années, à exercer son activité illégalement en Belgique.
Preuve en est la Commission des Jeux de Hasard Belge qui gère le secteur des paris en ligne dans le « plat pays » n’a jamais reçu la moindre demande d’agrément émanant de l’opérateur autrichien.
De nombreux procès-verbaux à l’encontre de Bwin existent donc et les différentes plateformes Internet de l’opérateur accessibles sur le web pour les parieurs en ligne belges sont inscrits sur une liste noire et donc, comme c’est également la procédure dans l’Hexagone, sont bloqués par les fournisseurs d’accès nationaux.
Aussi, alors que les dirigeants de Bwin n’avaient jamais daigné répondre aux interrogations de la police belge, la venue de M. Teufelferger en Belgique est tombée à point nommé.
Pour autant, il n’est pas sûr que les instances locales aient appris grand-chose quant à l’activité de Bwin.
D’ailleurs, la justice belge n’a pas délivré de mandat d’arrêt à l’encontre du dirigeant autrichien et lui a rendu sa liberté le soir même.
Pourtant, elle aurait pu le faire étant donné que le jeu illégal peut être puni chez nos voisins belges de 5 ans de prison et plus de 500 000 €uros d’amende.
Néanmoins, le parquet a préféré ne pas s’engager sur le chemin glissant de la délivrance d’un mandat d’arrêt jugeant que la législation belge des jeux de hasard en ligne n’était pas assez solide. Ils sont épatants nos amis belges !
Il faut dire que depuis 2010, l’EGBA, co-présidé par M. Teufelferger, a porté plainte contre l’Etat belge estimant que la procédure d’attribution des agréments ne respectait pas les principes de concurrence.
En effet, pour pouvoir officier en ligne sur le marché belge, les opérateurs doivent aussi opérer en dur et disposer de serveurs sur le territoire national.
Depuis sa mise en place, cette loi est vivement critiquée et plus particulièrement par Bwin qui n’opère pas en dur. On comprend alors partiellement pourquoi Bwin agit illégalement sur le sol belge.
Néanmoins, les opérateurs privés ne sont pas les seuls à grogner contre cette loi puisque la Commission Européenne devrait se pencher prochainement sur la législation des jeux de hasard en ligne en vigueur en Belgique étant donné qu’elle est un frein à la concurrence.
A la lecture de ces éléments, on comprend bien que la législation belge n’a pas les reins solides et qu’il aurait été dangereux de délivrer un mandat d’arrêt à l’encontre de M. Teufelberger en se basant sur une loi vivement critiquée par la Commission Européenne.
C’est d’ailleurs sans doute en prenant en compte ces éléments que le dirigeant autrichien avait accepté de se rendre en Belgique car il savait pertinemment qu’il courait le risque d’être interpelé.
Surtout qu’il est coutumier du fait étant donné qu’il avait déjà été arrêté sur le sol français, à quelques encablures de la frontière monégasque, à l’occasion de la signature d’un partenariat avec l’AS Monaco en 2006.
Un certain N.S était alors Ministre de l’Intérieur.