Bilan des casinos français en dur, toujours en baisse
En 2007, les casinos enregistrent une perte désastreuse de -8,4 % sur leur chiffre d’affaires, qui ne s’améliore guère l’année d’après puisque la chute s’élève alors à -8,2 %.
Quant à la saison 2009-2010, elle a malheureusement suivi le même chemin.
Les casinos français en dur toujours en déclin de chiffre d’affaires
Récemment publiées, les statistiques sur l’année d’exercice 2009-2010 des casinos en dur français devraient nous permettre de dresser un bilan de l’activité de ces établissements terrestres dans une conjoncture qui est loin d’être des meilleures.
De fait, l’essoufflement des casinos en France se confirme par rapport aux deux années précédentes.
Alors que depuis l’année 1987, la courbe du Produit Brut des Jeux (PJB) général suivait une évolution ascendante, les choses se sont dernièrement gâtées.
Cette prise de vitesse des établissements de jeux d’argent en France n’aura pas duré plus de vingt ans: en 2007, les casinos enregistrent une perte désastreuse de -8,4 % sur leur chiffre d’affaires, qui ne s’améliore guère l’année d’après puisque la chute s’élève alors à -8,2 %.
Quant à la saison 2009-2010, elle a malheureusement suivi le même chemin, à la différence près que cette fois la baisse du PBJ n’est “que” de -2,1 %. Et quant aux braquages des casinos Français, ils sont en hausse.
Pourquoi les casinos français sont en baisse de fréquentation ?
Tout d’abord, il convient de s’interroger sur les raisons d’un tel phénomène. Nombre d’entre elles sont connues.
En premier lieu, il y a sans conteste l’interdiction, aujourd’hui partout en vigueur, de fumer dans les espaces publics.
Or, on le sait, l’usage du tabac allait particulièrement de pair jusque-là avec la fréquentation des établissements de jeudu type ; l’atmosphère un peu enfumée semblait d’ailleurs être l’une des caractéristiques d’un casino, les films sur le thème suffisant à le prouver…
Une autre mesure fort pénalisante pour les casinos français est bien évidemment l’obligation de présenter désormais une pièce d’identité en pénétrant dans un tel lieu.
La fréquentation des casinos a significativement chuté depuis l’entrée en vigueur de la loi correspondante, qui s’avère en effet très peu accommodante pour les joueurs, surtout ceux qui venaient pour blanchir de l’argent sale.
Pour ne prendre qu’un exemple, moins anecdotique qu’il n’y paraît, cette mesure empêche tout simplement les éventuels clients de se rendre dans un casino lorsque l’idée d’aller jouer s’est emparée d’eux au cours d’un après-midi ou d’une soirée où ils sont sortis sans leur carte d’identité.
Mais une réalité d’un autre ordre est aussi mise en cause dans la déperdition du chiffre d’affaires des casinos français.
Il s’agit, comme on s’y attendait à l’annonce de la nouvelle, de l’autorisation de certains jeux d’argent en ligne sur Internet.
Parmi ces quelques disciplines, le poker est sans doute celle qui fait le plus de concurrence aux casinos en dur.
Ainsi, le Produit Brut des Jeux du poker online a été estimé à environ 120 millions d’€uros sur une période de quatre mois, tandis que le chiffre d’affaires annuel pour le poker dans les établissements de jeux terrestres est trois fois moins important.
Toutefois, la Direction du service central des courses et des jeux nuance ce constat à première vue alarmant.
Selon elle, les répercussions des sites agréés par l’Arjel ne sont pas si conséquentes sur le marché des casinos en dur.
Elle affirme qu’avant la loi, une proportion notable d’amateurs de poker jouait déjà sur Internet et que les textes du 12 mai 2010 ne dissuadent pas ces mêmes joueurs d’aller faire une expérience plus “réelle” et palpitante dans les casinos quand le cœur leur en dit.
D’ailleurs, on note même qu’un nouveau profil de clients afflue dans les établissements de jeux en dur, à savoir des joueurs plus jeunes que ceux que l’on rencontrait dans ces lieux à l’accoutumée.
Cette catégorie nouvelle vient surtout faire l’expérience du poker au casino, peut-être encouragée par l’effervescence des salles de poker en ligne.
De ce fait, le chiffre d’affaires du poker a tout de même augmenté de 2,77 % dans les casinos français au cours de l’année 2010.
Quoi qu’il en soit, une catégorie bien particulière de jeux de casino échappe pleinement à la concurrence possible représentée par Internet : il s’agit des machines à sous. En effet, les slots représentent depuis longtemps déjà la majeure partie du rendement des établissements de jeux d’argent.
Cette suprématie s’explique notamment par le fait qu’aucun site approuvé par l’Arjel ne propose de jouer aux machines à sous sur Internet.
Le casino est donc bien le seul endroit en France – du moins pour l’instant – où l’on puisse s’adonner en toute légalité aux machines à sous.
Ainsi, en 2010, les machines à sous rapportent en moyenne 91 % du chiffre d’affaires des casinos.
Cette proportion correspond à 2 milliards d’€uros, ce qui est certes bien au-dessus des 206,8 millions d’€uros engrangés par les casinos grâce aux tables de jeux traditionnelles.
Cependant, les statistiques montrent que ce chiffre progresse, ce qui laisse espérer un renouveau pour les grands jeux tels que la roulette, le blackjack et bien sûr le poker.
Pour se démarquer par rapport aux autres, chaque groupe de casinos français possède sa propre tactique.
La société Tranchant, par exemple, privilégie les investissements lourds, alors que d’autres compagnies se mettent à proposer des taux de redistribution plus avantageux pour les joueurs.
Si quelques casinos sont actuellement placés en redressement judiciaire, la DCPJ soutient que la crise n’est pas pleinement à incriminer.
Les établissements qui ont fermé connaissaient déjà avant, selon elle, une situation difficile que les différents facteurs ci-dessus détaillés n’ont finalement fait qu’entériner.