Le fléau de la dépendance aux jeux d’argent en Suisse

Le fléau de la dépendance aux jeux d’argent en Suisse

La dépendance aux jeux d’argent est encore un sujet très tabou parmi la population suisse.

Cependant, les dernières études sur la santé dénombrent plus de 120.000 personnes concernées par l’addiction.

Enquête : l’addiction aux jeux d’argent en suisse

Le fléau de la dépendance aux jeux d’argent en Suisse.Plusieurs études parues en juin et juillet en Suisse mettent en lumière les coûts financiers et sociaux que la dépendance aux jeux d’argent provoque.

Inquiets, le centre du jeu excessif de Lausanne et le programme inter cantonal de lutte contre les dépendances aux jeux présentent les chiffres pour tenter de faire réagir les politiques et les professionnels.

Les jeux d’argent en chiffres en Suisse :

En Suisse, le chiffre d’affaires généré par les jeux a sensiblement augmenté au cours des dernières années.

Le nombre de personnes avouant s’adonner aux jeux régulièrement est parlant. En 2002, 21% de la population suisse pariait régulièrement contre 57% environ de joueurs réguliers en 2007.

Cette hausse considérable entraine, en conséquence, l’augmentation des problèmes de dépendance. Parmi les joueurs, nombreux sont ceux qui ont conscience du problème (57,4%) et connaissent un joueur dépendant (24%).

Néanmoins, la plupart d’entre eux ne se sentent pas concernés par le phénomène car ce serait les jeux de casino et le jeu Tactilo les plus dangereux.

Or, plus de 75% des personnes interrogées ne jouent qu’à la loterie et aux paris sportifs !

Pourtant, les résultats de l’enquête montrent qu’en Suisse, les jeux d’argent qui conduisent le plus sûrement à la dépendance sont bel et bien les jeux de loteries et de paris sportifs, toutes catégories d’âges confondues…

L’addiction aux jeux, des conséquences financières désastreuses

La dépendance au jeu en Suisse a bien sûr des conséquences désastreuses en termes économiques au niveau gouvernemental. Le coût annuel de la dépendance au jeu est compris dans une fourchette de 545 à 650 millions de francs suisses.

Ce calcul prend en compte la prise en charge médicale de l’addiction aux jeux, les répercussions sur le travail en termes de performances et d’absentéisme momentané ou durable et l’altération de la qualité de vie du dépendant et de ses proches.

Face à la hausse du nombre de dépendants aux jeux, et particulièrement chez les mineurs, plusieurs stratégies sont proposées pour tenter d’enrayer ce fléau moderne, largement démocratisé par la forte densité de casinos installés en Suisse, le développement des jeux de poker et la possibilité de jouer en ligne sans contrainte grâce à l’internet.

Un débat démocratique devrait prochainement être organisé en Suisse pour faire suite à l’acception en mars, d’un article constitutionnel qui modifie la législation des jeux d’argent.

La prise en charge sociale de la dépendance aux jeux d’argent en Suisse

La dépendance aux jeux d’argent est encore un sujet très tabou parmi la population suisse. Cependant, les dernières études sur la santé dénombrent plus de 120.000 personnes concernées par l’addiction.

Plus inquiétant encore, plus de 37% des 15-18 ans ont déjà misé de l’argent aux jeux et près de 4.5% présenteraient toutes les caractéristiques du joueur à risque.

Par ailleurs, l’Institut de Médecine Préventive de Neuchâtel estime que la dépendance aux jeux d’argent chez ces adolescents est corrélée à d’autres conduites addictives (internet, jeux vidéo en ligne, consommation d’alcool…).

Pour lutter et accompagner les personnes en difficulté avec le jeu, les 0,5% octroyés par la LoRo pour la prévention de la dépendance sont intégralement reversés par les cantons aux organismes prenant en charge les addictions aux jeux d’argent.

Malheureusement, le nombre de patients suivis est encore faible car le problème reste encore tabou dans le pays.

La prise en charge sociale des problèmes d’addiction se fait essentiellement par des services de désendettement dédiés qui aide les malades à redresser leurs situations financières, puisque ce sont souvent les problèmes de dettes qui font réagir la personne et le pousse à consulter le service social de son canton.

La prise en charge thérapeutique et psychologique est encore un sujet sensible…

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