En Suisse, l’addiction aux jeux a augmenté de plus de 600% en 10 ans

En Suisse, l’addiction aux jeux a augmenté de plus de 600% en 10 ans

Les suisses affrontent leurs problèmes de l’addiction aux jeux dans leurs casinos (19 établissements).

Mais en France, il semble que ce sujet est “tabou” car la proportion des addicts aux jeux est certainement dans les mêmes proportions. Motus, l’Etat encaisse…

La Suisse confrontée à l’addiction aux jeux

La Suisse confrontée à l'addiction aux jeux.Chaque année, les jeux de hasard rapportent des sommes d’argent très importantes aux différents Etats.

En Suisse, par exemple, lors de l’année 2011, les jeux de hasard, les paris ainsi que les loteries ont rapporté plus de 0,8 milliard de francs suisses dans les caisses de l’Etat et des différentes collectivités locales.

Néanmoins, si les recettes émanant du secteur des jeux d’argent sont colossales, les dépenses sont également de plus en plus importantes.

En effet, le développement, ces dernières années, de la dépendance aux jeux nécessite d’importants investissements de l’Etat afin que ce phénomène soit endigué au plus vite…

Tout le monde le sait, les Suisses sont de grands joueurs et les opérateurs de jeux d’argent travaillant sur le marché suisse réalisent d’impressionnants bénéfices.

En 2011, les 19 établissements de casinos suisses (qui refusent d’ailleurs toujours l’interdiction de fumer), ont ainsi fait plus de 0,8 milliard de bénéfice cumulé alors que dans le même temps, la Loterie romande et Swisslos, les opérateurs gérant les loteries et les paris sportifs en terre helvète, ont réalisé un bénéfice de 0,9 milliard de franc suisse.

Ces colossaux revenus des acteurs du secteur des jeux d’argent bénéficient bien entendu à l’Etat.

En effet, la taxation des casinos et opérateurs rapportent chaque année près d’un milliard de francs suisse.

Aussi, tout le monde se dit que l’existence de ce secteur est une fabuleuse aubaine pour l’Etat. Et pourtant…

Si les jeux d’argent rapportent financièrement parlant, ils ont également un vrai coût social.

Bien entendu, ceci n’est vrai que pour les joueurs excessifs ou dépendants mais tout de même, la dépendance aux jeux est bien l’une des tendances actuelles de notre société.

Des études récentes menées en Suisse ont prouvé que près de 85 000 joueurs avaient des comportements de jeu à risque et que 35 000 joueurs étaient totalement dépendants des jeux.

Ces joueurs s’exposent le plus souvent à de gros problèmes psychologiques mais également à des tensions familiales qui peuvent totalement anéantir leur vie sociale.

D’ailleurs, en 2012, afin de prouver les dangers du jeu excessif, un groupe de chercheurs de l’Université de Neuchâtel avait réalisé une étude et avait montré que le coût social annuel du jeu excessif avoisinait les 0,6 milliard de francs suisses.

Aussi, la Confédération Helvète a parfaitement compris qu’une vraie politique de lutte contre la dépendance aux jeux devait être mise en place.

Très tôt, pourtant, certains avaient évoqué une solution bien plus radicale avec l’interdiction des jeux d’argent en Suisse mais la solution d’interdire une pratique n’a jamais fait ses preuves dans aucun pays, alors pourquoi choisir cette voie quelque peu directive…

A juste titre donc, le gouvernement suisse a privilégié des mesures sociales visant à protéger les joueurs contre une éventuelle dépendance aux jeux.

Ainsi, depuis 2000 et l’entrée en vigueur de la loi sur les maisons de jeux, les casinos ont l’obligation d’exclure les personnes endettées ainsi que les joueurs ayant un comportement à risque (mises disproportionnées par exemple).

La Fédération Suisse des Casinos se dit d’ailleurs ravie de ces mesures et propose même au personnel de casinos une formation pour les aider à détecter les joueurs à risque.

Néanmoins, même si les casinos ont parfaitement joué le jeu de cette mesure d’exclusion, il semblerait que cette mesure n’aille pas assez loin et il aurait sans doute été bon qu’un véritable accompagnement des personnes privées de jeu soit mis en place.

En effet, il serait intéressant que ces personnes puissent être dirigées vers un centre spécialisé où elles pourront évoquer leur dépendance avec un spécialiste sans la moindre gêne.

Certains casinos collaborent ainsi avec des centres spécialisés pour aider les personnes dépendantes, mais ce type de collaboration mériterait sans doute d’être généralisé.

Les loteries ou paris sportifs peuvent également engendrer des dépendances et la Loterie Romande et Swisslos l’ont bien compris.

Aussi, pour montrer leur attachement à la lutte contre les dépendances, les deux sociétés reversent chaque année 4,5 millions de francs suisses pour aider à cette mission et tentent de sensibiliser les joueurs.

Il reste évident qu’aujourd’hui ces actions ne sont pas suffisantes…

Néanmoins, la modification de la réglementation des jeux d’argent en Suisse attendue dans les mois à venir devrait changer la donne et obliger les acteurs du secteur des jeux d’argent à jouer un rôle beaucoup plus important dans la protection contre la dépendance aux jeux.

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