Braquage au Casino de Trouville, Manuel Canedo à 75 ans y laisse sa peau

Braquage au Casino de Trouville, Manuel Canedo à 75 ans y laisse sa peau

Le Papy braqueur, Manuel Canedo, pénètre dans les lieux par l’entrée principale, une casquette enfoncée sur le crâne et une écharpe enroulée autour du visage… et le drame commence.

Le Casino de Trouville braqué par un Papy de 75 ans, Manuel Canedo

Braquage au Casino de Trouville, Manuel Canedo à 75 ans y laisse sa peau.Depuis une année déjà, les casinos en dur français traversent une passe difficile: non seulement leur chiffre d’affaires ne s’améliore pas vraiment suite à la crise qui sévit encore, mais en plus ils sont l’objet d’attaques croissantes de la part de braqueurs organisés.

On peut même dire que l’année 2011 est particulièrement marquée par les braquages de casinos en France.

Bien que le seul braquage funeste jusque-là ait été recensé le 16 juillet 2010 avec la mort de l’un des présumés coupables, les établissements de jeux d’argent continuent de frémir puisque la grande majorité des assauts commis par ces groupes hors-la-loi se situe en 2011.

Or, voilà que ce jeudi 25 août, c’est au tour du Casino de Trouville-sur-Mer d’avoir été frappé par la malchance. Comme un fait exprès, le braquage de cet établissement du Calvados s’est manifesté exactement deux mois après celui du Pasino d’Aix-en-Provence.

Cependant, cette fois, ce n’est plus le géant Partouche mais la société concurrente et numéro 1 du secteur, Barrière, qui a été touchée par l’entremise du Casino de Trouville. Et, malheureusement, le braquage du casino de Trouville est le second, depuis un an, à s’être achevé dans le sang.

Pourtant, les conditions de ce hold-up diffèrent étonnamment des précédentes attaques armées qui ont sévi en France.

Pour commencer, en ce qui concerne l’heure du délit: en règle générale, le mode opératoire des braqueurs était d’officier le soir, à la faveur d’une obscurité plus grande mais aussi au moment où les caisses sont le plus remplies.

Le braquage du casino de Trouville-sur-Mer, lui, a débuté à 14h40 selon les sources, coïncidant ainsi à peu près avec l’ouverture de l’établissement.

Le Papy braqueur, Manuel Canedo, pénètre dans les lieux par l’entrée principale, une casquette enfoncée sur le crâne et une écharpe enroulée autour du visage.

De cette sorte, il est méconnaissable, mais de façon tellement caricaturale que le vigile du casino croit d’abord à une blague: même l’arme de poing que brandit l’inconnu ressemble à un jouet…

Il est d’ailleurs assez incongru de voir un homme procéder seul au braquage d’un casino, à moins de se prendre pour un cowboy des temps modernes.

Mais en réalité, la situation n’a rien d’illusoire: à peine le vigile devient-il trop menaçant pour le braqueur que ce dernier tire en sa direction, sans néanmoins parvenir à l’atteindre.

L’homme rejoint aussitôt le local où se trouvent les caisses sécurisées. Il s’en prend alors à une caissière, qui, prise en otage, se voit contrainte de lui remettre l’intégralité de la caisse sous la menace du revolver.

La somme du butin n’est pas connue précisément; en effet, depuis la récente série de braquages dans l’hexagone, les casinos français préfèrent en général taire le montant des butins dérobés.

Quoi qu’il en soit, on sait qu’en l’occurrence, le magot n’a pas été conséquent: quelques milliers d’€uros seulement, affirment des témoins de l’affaire.

Le fruit de ce braquage serait donc dérisoire par rapport aux recettes qu’ont pu empocher certaines bandes organisées, raflant avec elles plusieurs dizaines de milliers d’€uros. Pour le hold-up du casino de Trouville, certains parlent d’un total de 10.000 €uros.

Dans tous les cas, la somme provisoirement volée par le braqueur est loin d’être proportionnelle à la gravité des faits suivants. Peu après l’intrusion forcée de l’individu, les gendarmes se précipitent vers le casino, à la rencontre du malfaiteur qui en sort tout juste et regagne son véhicule.

Sa plaque d’immatriculation est d’ailleurs clairement visible. Le responsable de la société Lucien Barrière, Eric Cavaillon, relate qu’un échange de coups de feu a alors lieu et que l’homme en profite pour tirer sur l’un des gendarmes qui, grâce au gilet pare-balles qu’il porte, ne subit aucune blessure.

Le braqueur prend aussitôt la fuite et, arrivé à un rond-point où un gendarme tente de le contrôler, ouvre le feu sur le fonctionnaire qui est touché à l’avant-bras.

Il s’enfuit à nouveau mais est bientôt forcé d’abandonner sa voiture qu’il ne parvient plus à maîtriser, sans doute en raison des tirs de la gendarmerie.

Braqueur et forces de l’ordre sont alors à Dives-sur-Mer, à quelques kilomètres de Trouville. Mais cette course-poursuite digne d’un film d’action ne va plus durer bien longtemps.

Le Papy braqueur arrête alors un particulier et l’oblige à se mettre au volant de son propre véhicule, pendant que lui s’installe à l’arrière.

L’otage, au bout de peu de temps, saisit l’opportunité d’un ralentissement pour s’échapper de la voiture et contraindre par ce biais son agresseur à reprendre la conduite.

Quelques centaines de mètres plus loin, l’épopée vire en tragédie: percuté par les gendarmes, le braqueur sort du véhicule et tire une nouvelle fois, la dernière.

Conscients du danger qu’il représente, les militaires font feu sur l’individu qui tombe sans vie, atteint, selon Europe1, par le même fonctionnaire qu’il avait blessé.

Mais, ultime coup de théâtre de cette affaire semblable à nulle autre, on apprend que le braqueur n’est autre qu’un vieil homme de 75 ans.

Que s’est-il passé dans l’esprit de cet homme qui n’avait pas, selon le parquet, d’antécédents judiciaires ?

Une enquête est désormais ouverte. En attendant, il y a de quoi rester perplexe, tandis que la Basse-Normandie et, avec elle, tous les casinos français, continuent de s’inquiéter face aux défauts de sécurité dans les établissements de jeux d’argent en France.

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