James Butler Hickok alias Wild Bill, joueur professionnel de poker

James Butler Hickok alias Wild Bill, joueur professionnel de poker

James Butler Hickok est une figure emblématique de l’ouest américain, qui côtoya notamment Buffalo Bill et Calamity Jane, il connut un destin hors norme.

Portrait du joueur de poker James Butler Hickok, alias “Wild Bill”

Portrait du joueur de poker James Butler Hickok, alias "Wild Bill".S’il est un joueur dont la légende a dépassé le cadre du poker pour s’inscrire dans l’Histoire avec un H, c’est bien James Butler Hickok, alias « Wild Bill ».

Figure emblématique de l’ouest américain, qui côtoya notamment Buffalo Bill et Calamity Jane, il connut un destin hors norme, ponctué d’une mort tragique, shakespearienne, qui acheva de le propulser au rang de mythe.

Rien dans son enfance ou presque, ne le prédestinait à devenir illustre, lui, le simple fils de fermier, qu’on forma à devenir conducteur de diligence. Mais il n’y a pas de gêne pour les grands hommes et les grands destins.

Le personnage, solitaire donc autodidacte, devint un justicier ambigu à souhait. Au fil de ses pérégrinations, il se retrouva alternativement de part et d’autre de la loi.

Son sens de la justice – ou plutôt sa haine de l’injustice – fit de lui un loyal soldat, au service de l’armée de l’Union, durant la guerre de sécession, luttant férocement contre les esclavagistes confédérés; puis, endosser le costume ornée de la petite étoile argentée dans des villes du Texas et du Kansas.

Ses méthodes peu orthodoxes, sa dextérité colt en main, en firent un shérif respecté, redouté même…

Ses tendances autodestructrices, son côté sombre et exacerbé, le poussèrent, comme une force contraire, dans d’innombrables règlements de compte, fusillades, coups fourrés et affaires interlopes. Il fréquenta des gens infréquentables et des lieux de perdition.

On le releva bien souvent de ses fonctions de shérif, à cause de sa gâchette trop facile, et de ses penchants pour l’alcool et le jeu. C’est toute la complexité, l’ambivalence de Hickok.

De ses performances de joueur de poker, on sait peu de choses…

De réputation, il était en tout cas aussi redouté aux cartes que revolver en main. Il empocha des fortunes en plumant des chercheurs d’or, venus jouer leurs pépites dans les saloons.

Il en perdit énormément aussi, pêchant par addiction au jeu et auto-destruction.

Wild Bill avait du mal à quitter une partie mal engagée, à admettre que certains jours de poisse, il est impossible de forcer sa chance. Voilà ce qui constituait le principal défaut de ce joueur de poker hors pair.

Et c’est justement au cours d’une partie de poker, qu’il rejoignit l’éternité.

Exilé à Deadwood, terre sans foi ni loi, pas encore annexée aux Etats-Unis, où il pouvait librement s’adonner à tous ses vices et pulsions, il devint rapidement un habitué du saloon n°10 (toujours en activité, certainement à cause de la publicité qu’en a fait, malgré lui, Wild Bill).

Un sinistre jour d’août 1876, une racaille répondant au nom de Jack McCall, vexée d’avoir été insolemment plumée par le ténor, l’abattit froidement d’une balle dans la nuque.

Un duel en bonne et due forme contre Bill, aurait été suicidaire pour McCall… user de lâcheté et de fourberie, était le seul moyen d’envoyer la légende six pieds sous terre…

La main (voir les mains au poker) que tenait Bill au moment où on lui a tiré dessus, composée de deux paires, d’As et de 8, de couleur noire (il ne pouvait en être autrement), et d’une cinquième carte non identifiée, est entrée avec lui dans l’histoire du poker.

Elle a été baptisée : The Dead Man’s Hand… la main du mort.

Une telle destinée devait inéluctablement faire de lui un personnage de fiction. On le fit croiser Dustin Hoffmann dans Little Big Man, jouer le rôle titre dans Wild Bill de Walter Hill, en 1995.

Il se réincarna même en personnage de bandes dessinées, notamment dans des albums de Blueberry, sous les traits de crayon de Charlier.

Mais c’est en 2004, dans l’excellente série Deadwood, réaliste, crue, ultra-documentée, que le mythe est exhumé avec le plus d’à propos, que l’hommage est le plus vibrant. Le rôle du cowboy est confié à Keith Carradine. Il ne pouvait être mieux choisi.

Alliant classe et décadence, flegme et insouciance, apparence élégante et virilité de cowboy, héroïsme et humanité, il incarne un Wild Bill avec une justesse que l’imaginaire collectif a parfois tendance à embellir ou à édulcorer.

Voilà pour ce portrait d’un des mythes fondateurs de l’Amérique et du Poker… Une chose est sûre : il n’y aura plus jamais de Wild Bill Hickok.

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