Stratégie au poker, le “M” de Paul Magriel

Stratégie au poker, le “M” de Paul Magriel

Sans être mathématicien, il est possible de calculer combien de tours vous pouvez encore jouer à une table grâce au M de Paul Magriel.

Assez simple, cette théorie s’adapte parfaitement aux jeux de poker.

Un indicateur essentiel au poker : le ” M ” de Magriel

Stratégie au poker, le "M" de Paul Magriel.Voici le “M”, non pas de Mac Donald’s mais celui de Paul Magriel. Il s’agit d’une stratégie et d’un indicateur essentiel au poker, notamment en tournoi avec les augmentations de blinds.

C’est en réalité un outil mathématique très utile servant à choisir ce que l’on va faire en fonction de son tapis, de celui des autres joueurs ainsi que du niveau des mises.

Paul Magriel est un enseignant de mathématiques ainsi qu’un joueur professionnel de poker et de backgammon. Il habite Las Vegas et reste très connu des tables de poker.

Il a d’ailleurs participé à de prestigieux tournois et a même été champion d’échec junior de la ville de New York à l’âge de 19 ans. Autant dire que les jeux de stratégies sont sa tasse de thé !

C’est lui qui a créé le principe du ” M “. Le M nous indique combien de tours de tables nous pouvons encore jouer avant que notre stack de jetons soit nul.

Il faut pour cela diviser le montant de notre tapis par le coût total des blinds.

On obtient donc le nombre total de tours auxquels on peut encore participer sans aucune mise et pour un et un seul niveau d’enchères.

Prenons un exemple afin de calculer un M de Magriel :

Si les blinds sont à 100/200, qu’il n’y a pas d’antes et que nous avons un tapis de 3000 jetons, le calcul sera le suivant: 3000 / (200+100) = 10.

Nous pourrons donc encore assister à 10 tours de tables avant que notre stack ne soit complètement épuisé.

Chaque joueur doit adapter son jeu en fonction de ce nombre. Il y a donc différents niveaux que l’on pourrait définir à titre indicatif :

  • Si notre M est supérieur à 15, inutile de s’inquiéter, on peut jouer comme l’on veut (serré, large, agressif, super agressif ou encore “conservateur”). On peut même bluffer et rentrer dans plus de coups. C’est la zone la plus confortable car nous avons la possibilité de relancer et même sur relancer. Tout est permis.
  • Si notre M est compris entre 10 et 15, il faudra certainement jouer plus agressif, et plus large en début de tournoi lorsque les enchères ne sont pas encore très élevées. Sinon il vaut mieux adopter un style de jeu plus serré.
  • Avec un M entre 5 et 10 cela devient dangereux. Il faut alors jouer super agressif et essayer de voler les blinds. Cependant, attention aux joueurs qui ont callé juste avant, car ils risqueraient de nous suivre et avoir raison de notre agressivité…
  • Un M inférieur à 5 n’est pas catastrophique mais presque ! Il faut sauter sur chaque occasion qui se présente comme une petite paire ou des connecteurs assortis et partir direct en tapis.

    La situation peut donc être sauvée mais il ne faut non plus rêver; les joueurs seront tentés de nous suivre et certains n’hésiteront pas. Avec un tapis aussi petit, nos chances de gagner s’amenuisent car il ne sera pas assez intimidant et risqué pour l’adversité.

Une même main se jouera donc de plusieurs façons selon notre position à la table (surtout en Texas Hold’em) ainsi que l’échelle de notre M.

Le mieux pour se faire une idée et de choisir une main quelconque et de s’imaginer comment on pourrait la jouer en fonction de tous les paramètres à prendre en compte : niveau des blinds, stack total, nombre de joueurs et position.

Il sera ainsi plus facile de se familiariser avec cette théorie et stratégie du M de Paul Magriel.

Il y a un dernier point important sur lequel il ne faut pas se tromper avec le M : en fin de tournoi, lorsqu’il ne reste plus grand monde à notre table ou encore lors d’une session de poker short handed, la donne est différente.

En effet, le nombre de joueurs sera plus faible. Il passera de 10 à 5 joueurs par exemple. A ce stade là, le M est d’autant plus important puisque les tours de tables au poker se font deux fois plus rapidement.

Par conséquent, les niveaux que l’on a vus précédemment baissent en valeur.

Avec 5 joueurs, notre M de 10 passera donc à 5. On doit donc diviser notre M par 2 si l’on joue sur des demi tables.

D’où l’importance de ne pas se tromper dans le calcul et ne pas oublier le nombre de joueurs comme paramètre.

Autant dire qu’il faudra avoir un bon M car notre stack sera deux fois plus consommé par les mises obligatoires et la vitesse de jeu.

La stratégie du M de Magriel s’applique aussi bien au poker cash game qu’en Sit’n’Go et en tournoi.

Il est très utile pour les joueurs mais encore faut-il y penser et ne pas se concentrer uniquement sur les tells de son voisin de table…

On dit que la curiosité est un vilain défaut… Certainement pas au poker !

D’ailleurs si vous êtes intéressés par cette théorie et même stratégie, nous vous conseillons un livre sur ce concept, approfondi par Dan Harrington, le champion du monde 1995 de poker dans son fameux “Harrigton on Hold’em volume 2“.

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