Cibler au poker son adversaire et le pousser à bluffer

Cibler au poker son adversaire et le pousser à bluffer

Au poker, bluffer est nécessaire, mais le bluff ne s’emploie pas au petit bonheur la chance.

Cibler un adversaire pour le pousser à bluffer est une stratégie employée par les plus grands joueurs de poker professionnels.

Le bluff au poker, une belle arme stratégique

Cibler au poker son adversaire et le pousser à bluffer.Cibler son adversaire au poker consiste à choisir un joueur que l’on va attaquer ou contre attaquer.

Bien entendu, cela ne concerne pas les gros tapis ou les joueurs ayant de l’expérience.

Les bluffer dans ce cas risque de se retourner contre vous si vous ne maîtrisez pas cette stratégie.

Tout réside dans la sélection de notre adversaire et du moment où l’on va l’attaquer. Cela consiste en fait à le contre attaquer pour l’isoler.

C’est une stratégie de jeu qui demande un niveau de jeu plus ou moins avancé.

Prenons l’exemple d’un joueur placé “Under the gun” et qui relance préflop. Tout le monde passe. Nous sommes au bouton avec As Valet assortis.

On sur relance alors dans le but de finir le coup à deux et mettre à l’écart les deux joueurs qui suivent.

Le fait d’avoir sur relancé permet de cibler de façon claire et précise le joueur qui a relancé.

Ce dernier ne visait personne en particulier en relançant mais le fait d’avoir attaqué sa relance signifie clairement que l’on veut se confronter à ce joueur.

On peut aussi attaquer préflop quand on est en petite blind en relançant pour chasser la grosse blind d’un coup ou quand on est au bouton pour voler les blinds.

Cette stratégie est évidemment bien connue des joueurs de poker, car indispensable en tournoi quand les enchères deviennent trop importantes.

Au flop, ces attaques sont encore plus sensibles. Cependant, cela ne fonctionne que s’il y a au minimum trois joueurs dans le coup.

Par exemple: il ne reste que trois joueurs dans notre partie et que l’on sait que le joueur A possède un très bon niveau et qu’on ne souhaite donc pas l’affronter.

Il check. Le joueur B qui lui est notre cible, mise. C’est à nous de parler. Comme on ne souhaite pas que le joueur A reste dans le coup, on sur relance afin d’isoler le joueur B et de chasser le bon joueur.

A moins que ce dernier ait caché une main monstrueuse en ayant checké pour relancer par la suite (voir stratégie du check raise), il se couchera sans poser de problème et l’on se retrouvera avec le joueur que l’on a souhaité affronter, voire même le pousser à bluffer.

Avant de s’attaquer à nos adversaires, il faut les connaître. Le mieux consiste à analyser les joueurs de notre table au fur et à mesure du jeu.

Une fois les joueurs catalogués et que l’on saura lesquels jouent bien, mal ou qui relancent constamment, on aura enfin les clefs en main pour pouvoir attaquer, cibler et bluffer qui l’on veut.

Une fois notre adversaire isolé, on peut l’entrainer à bluffer. Cette technique dont on parle rarement est dévastatrice pour notre adversaire.

Le but du jeu est de le laisser croire que l’on a pas de jeu (stratégie du limp-in, sous-jouer), tout en le laissant miser afin de lui soutirer un maximum de jetons.

Ces situations sont faciles à mettre en œuvre.

Imaginons que l’on possède As-8 assortis et que nous sommes en big blind. Un joueur en middle position relance de trois fois la grosse mise.

Notre tour arrive et on suit la relance puisque notre position et notre tapis nous le permet.

Le flop arrive avec trois cartes de la même couleur que notre main, nous donnant ainsi une couleur flopée au maximum (couleur à l’as). Cependant, attention à ne pas s’emballer trop tôt.

Si l’on mise de suite, on risque d’affoler notre adversaire et de le faire passer alors qu’on a la meilleure main possible. Il faut donc le laisser croire que l’on a rien.

Un bon joueur de poker saura donc qu’il faut checker. C’est donc ce que l’on fait.

Notre adversaire pensant que l’on a peur de la couleur ou que l’on a rien va certainement tenter de nous faire croire qu’il a touché une couleur, ou encore une paire ou un brelan quelconque…

Il mise donc à la hauteur du pot afin de nous l’arracher. On attend un peu pour faire mine de réfléchir si l’on suit, si l’on passe ou pour montrer que l’on calcule nos probabilités ou côtes.

On décide de suivre. Le turn amène une carte quelconque. On check encore une fois et rebelote : notre adversaire mise encore une fois à la hauteur du pot afin de nous bluffer. On le suit…

La rivière (River en Anglais), amène alors une autre carte quelconque qui nous rend définitivement vainqueur quoi qu’il arrive.

On continue donc à checker pour ne pas l’effrayer. Et là, notre incitation au bluff a fonctionné puisqu’il enverra son tapis pour nous impressionner ou misera gros pour nous faire passer.

On suivra évidemment sa relance et nous pourrons lui montrer notre belle couleur à l’As gagnante.

Nous aurons donc ciblé et incité notre adversaire à bluffer. Il se sera fait sortir lui même en misant continuellement afin de nous faire passer.

Combiné à la stratégie de ciblage de notre adversaire, cela peut être une arme extrêmement redoutable.

Mais il faut être sûr de son coup et ne pas s’aventurer à tenter ce genre d’expérience avec une seule paire en sa possession par exemple.

Le poker est avant tout stratégique, en voici une nouvelle fois la preuve !

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