Addiction : John F. Regan, prêtre, détourne 300.000 € de son église pour jouer au casino

Addiction : John F. Regan, prêtre, détourne 300.000 € de son église pour jouer

Regan s’adonnait le plus souvent à son addiction. On découvre non seulement que l’homme d’Eglise a retiré 117.000 dollars par l’intermédiaire de distributeurs de billets, mais aussi qu’il s’est écrit des chèques à sa propre intention pour un total de 115.000 dollars.

L’avocat du prêtre John F. Regan affirme qu’il est possédé par le démon du jeu, ce qui explique son addiction

Addiction : un prêtre joueur détourne 300.000 € de son église pour jouer au casino.Ce phénomène est aujourd’hui connu et reconnu par tous, joueurs comme spécialistes : l’attrait compulsif pour les jeux d’argent est bien à classer parmi les principales addictions existantes, à peu près au même rang par exemple que l’alcoolisme et le tabagisme.

Pourtant, il est une caste sociale dans laquelle on ne s’attendrait pas forcément à trouver ce profil de joueurs : les prêtres et autres tenants de l’Eglise.

Mais quand on connaît l’histoire de l’addiction aux jeux de Thomas Fabius et l’addiction au poker de Mick Jagger, rien ne nous étonne…

On sait que les trois vœux fondamentaux d’un prêtre sont la chasteté, la pauvreté et l’obéissance. Or, les choses ont montré que dans bien des cas, les hommes d’Eglise pouvaient succomber, comme tout autre mortel, aux tentations de la chair.

Mais ils ne sont pas plus protégés de leurs pulsions pour le jeu, et c’est précisément ce qui a été en cause dans la disgrâce de l’Américain John F. Regan, prêtre catholique depuis de nombreuses années.

L’histoire a eu lieu à l’église Saint Walter, dans la ville de Roselle. Depuis 1989, John F. Regan officie dans cette paroisse de l’Illinois quand, un jour, des soupçons commencent à peser sur lui.

En 2006, le prêtre, âgé d’une cinquantaine d’années, a eu le plaisir d’accéder au statut de chef de l’église de Saint Walter.

Mais cette ascension signe sa chute prochaine: sans patienter trop longtemps, John F. Regan ouvre un compte en banque en apparence dédié à sa paroisse et commence à y déposer l’argent censé aider à rétablir l’église en question.

Or, quelque temps plus tard, en consultant les relevés de ce compte bancaire, l’un des comptables de l’église Saint Walter est pris d’un doute. En effet, celui-ci, qui est également le diocèse de la commune de Joliet, note un écart important entre les donations réalisées en 2008 et le solde actuel du compte de la paroisse.

Afin d’y voir un peu plus clair, le diocèse finit par joindre la banque où est enregistré ce compte et apprend sans trop de surprise qu’elle aussi a remarqué des irrégularités très suspectes au niveau des opérations financières dudit compte.

Toutefois, l’homme était loin de s’imaginer la nature de ces transactions: la banque révèle ainsi que presque 400 retraits ont été effectués auprès de distributeurs se situant… à côté de casinos, et notamment du Casino Riverboats.

Et pour cause: il s’agit là d’un des établissements de jeu d’argent où le prêtre John F. Regan s’adonnait le plus souvent à son addiction aux jeux.

On découvre ainsi non seulement que l’homme d’Eglise a retiré 117.000 dollars par l’intermédiaire de ces distributeurs de billets, mais aussi qu’il s’est écrit des chèques à sa propre intention, cela pour un total de 115.000 dollars et toujours à partir du même compte.

Interrogé, John F. Regan ne tarde pas à reconnaître les faits. Il admet avoir détourné les fonds de la paroisse Saint Walter, à laquelle il aurait dérobé dans ces conditions plus de 300.000 dollars uniquement dédiés à son addiction pour le jeu.

Dépensant toujours plus qu’il ne gagnait, le prêtre se servait, à chaque reprise, de plus de 1.000 dollars pour jouer au casino et pour combler ses dettes.

Bien entendu, depuis que l’affaire a été révélée au grand jour, John F. Regan n’est plus en droit d’exercer ses fonctions liturgiques.

Rapidement envoyé en prison, le prêtre a plaidé coupable en avouant qu’il était bien le joueur compulsif que son comptable et sa banque avait démasqués en lui.

Bien qu’il affirme regretter amèrement cette tendance qui l’a conduit à faire le mal et que son avocat le présente comme un homme bon mais victime du démon du jeu, John F. Regan n’a pas affiché de remords manifestes lors de ses comparutions devant la justice.

Peut-on dire, en effet, que les jeux de table, et notamment le craps et le blackjack dont le prêtre était particulièrement friand, sont pleinement en cause dans la trahison perpétrée à l’encontre de la paroisse Saint Walter et de ses donateurs ?

L’homme d’Eglise, censé avoir été choisi pour la clarté de son discernement, n’était-il pas plutôt conscient du péché qu’il commettait à l’égard de sa religion ou, en termes juridiques, du délit qu’il commettait à l’égard de la loi ?

Ce sont là toutes les ambiguïtés du jeu compulsif, et de ses dérives, qui sont posées. Pourtant, la justice semble estimer que le prêtre n’était pas totalement responsable de ses actes.

Ainsi, alors qu’il était menacé de 15 ans de réclusion, il n’a été condamné que pour 2 mois de prison ferme, 150 heures de travaux forcés et 500 heures de services à rendre à la communauté.

S’il a également été suivi durant plusieurs mois dans un hôpital spécialisé, son détournement de fonds reste à rembourser : John F. Regan doit, à l’heure actuelle, 410.000 dollars à la paroisse Saint Walter pour le tort qu’il lui a causé.

Ainsi, bien que les statistiques tendent à prouver que l’addiction aux casinos a baissé aux Etats-Unis, des cas comme celui de ce prêtre américain reposent la question de l’emprise du jeu sur des personnes à priori hors de tout soupçon.

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