La notion de dépendance au cœur du jeu pathologique ?

La notion de dépendance au cœur du jeu pathologique ?

La dépendance sera appréhendée comme le fait de ne pas pouvoir se passer d’une séquence de comportements, dits addictifs.

Qu’est-ce que le coping ? Pourquoi certains joueurs tombent dans l’addiction et d’autres pas ?

Le concept de dépendance, le noyau des addictions ?

La notion de dépendance au cœur du jeu pathologique ?Le véritable problème avec les addictions c’est que la majorité des personnes l’assimilent à une consommation excessive, alors que certains joueurs jouent énormément et ne comportent aucun symptôme d’addiction.

Alors qu’est-ce qui définit réellement une addiction et plus particulièrement le jeu pathologique ?

Tous les experts répondent d’une seule voix : La dépendance.

Mais qu’est-ce que la dépendance ? Est-ce une maladie ou bien un comportement ? Quels sont les facteurs et les origines de la dépendance ?

L’histoire de la dépendance :

Le mot « dépendance » tire son origine du Moyen-âge. Il appartenait au vocabulaire juridique et désignait la relation entre un fief vassal et un fief dominant.

C’est seulement dans les années 1960, qu’il apparait pour la première fois en psychiatrie, en se substituant au terme de « toxicomanies » afin de désigner l’effet commun à l’ensemble de consommations stupéfiantes.

Qu’est-ce que la dépendance ?

La dépendance est une notion complexe qui a suscité et suscite encore de nombreux débats quant à sa définition.

En effet, les approches médicales et psychologiques ne parviennent pas à s’entendre lorsqu’il s’agit de la définir.

Pour comprendre la dépendance, il est important de la définir avec ces deux approches.

La dépendance selon l’approche médicale :

La dépendance sera appréhendée comme le fait de ne pas pouvoir se passer d’une séquence de comportements, dits addictifs.

L’approche médicale se centre sur les effets physiologiques de la dépendance afin de rendre le concept de dépendance le plus objectif et scientifique possible.

La dépendance en psychologie et en psychiatrie :

La dépendance en psychologie tiendra à rendre compte de la dimension subjective de ce concept.

En effet, la dépendance sera plutôt appréhendée comme une forme très particulière d’être au monde, qui relève de la pathologie, puisqu’elle est source à la fois de souffrance pour le sujet et de problèmes pour le groupe social.

De ce point de vue là, elle correspondra alors à un envahissement total de l’existence du sujet et deviendra en quelques sortes une nouvelle identité pour le sujet.

La dépendance au centre des comportements addictifs :

Comme vous l’aurez compris, c’est bien la notion de dépendance qui définit une addiction.

Autrement dit, un joueur peut avoir une grosse fréquence de jeu sans être particulièrement addict, toutefois si le joueur ressent un besoin incompressible de jouer sans pouvoir refouler son envie, c’est souvent synonyme de problème.

Lorsque le divertissement laisse place à l’enfer :

Lorsque qu’on commence à se sentir addict aux jeux, c’est ici que les problèmes commencent.

En effet, le joueur tombera peu à peu dans une dépendance avec une envie irrépressible de s’adonner à ces comportements addictifs et il finira par une série de surenchère où il augmentera peu à peu sa consommation.

Le problème, ce sont que les bienfaits ressentis lorsque le joueur s’adonnera à son addiction aux jeux diminueront peu à peu, d’où une envie de jouer de plus en plus forte, qui s’instaura de 2 façons : Jouer plus longtemps et jouer toujours plus d’argent.

Le seuil de tolérance est à chaque fois repoussé et devient de plus en plus extrême, souvent marqué par l’idée de jouer pour « oublier ».

Comme nous l’avons déjà dit, ce n’est pas parce que l’on joue au casino même de façon excessive, que l’on est dépendant.

La véritable différence entre une consommation excessive et une addiction, c’est la relation que l’on entretient avec le jeu et ce qu’elle représente pour nous, ainsi que la place qu’elle occupe dans notre existence.

Les origines et les facteurs de la dépendance

Les facteurs de personnalité :

Les psychologues ont pu observer de nombreuses corrélations entre les traits de personnalité et la dépendance.

Les différentes études prouvent qu’un individu rassemblant l’un de ces traits a une chance supérieure de tomber dans la dépendance :

  • Personnalité antisociale
  • Une dépendance affective
  • Le narcissisme

Attention avec la notion de narcissisme, car on imagine tout de suite résumer ce trait par le fait de trop s’aimer.

Toutefois, les personnes très critiques envers elles sont aussi narcissiques. Pourquoi ? Trop s’aimer ou ne pas s’aimer n’est-ce pas au fond ne regarder que soi ?

Les évènements de vie :

Lors de la plupart des entretiens cliniques avec les joueurs pathologiques, on remarque que bon nombre de joueurs jouaient auparavant sans avoir un problème de dépendance.

Mais ce qui ressort de ces entretiens, ce sont des « évènements de vie », des moments et des situations difficiles, voire dramatiques qui surviennent au cours de la vie et marquent l’histoire du joueur.

Quelques facteurs ou évènements de vie qui ont fait basculer une consommation « normale » à une consommation addictive :

  • Décès d’un proche
  • Perte d’emploi, situation très précaire
  • Divorce
  • Maladie grave
  • Etc.

C’est donc pour ces raisons que la plupart des joueurs pathologiques sont souvent dans des situations difficiles et rares sont les joueurs qui tombent dans cette addiction lorsqu’ils ont une situation confortable.

En effet, on aurait pu penser que les joueurs qui ont beaucoup d’argent pourraient tomber plus facilement dans l’addiction, mais les chiffres révèlent souvent le contraire et ce sont souvent des individus dans des situations précaires qui en font les frais.

La dépendance, une stratégie d’adaptation face aux évènements de vie ?

C’est alors que les psychologues se sont posés la question si justement l’addiction n’était pas un moyen pour l’individu d’affronter ces situations, une manière de répondre à un stress insoutenable.

D’après une étude de Plancherel et al., en 1992, le stress résulterait de l’expérience d’évènements ou situations considérés par les individus comme menaçant ou leur posant des exigences qui excèdent leur capacité à y faire face.

Tout individu est doté d’un système cognitif lui permettant de faire face aux situations de la vie.

De ce système découlent des stratégies cognitives et comportementales que le sujet met en œuvre consciemment ou inconsciemment, afin de s’adapter aux diverses situations qu’il rencontre, c’est d’ailleurs ce qu’on nomme le « coping ».

Selon Lazarus et Folkman (1984), il est défini comme « l’ensemble des efforts cognitifs et comportementales destiner à maîtriser, réduire ou tolérer les exigences internes ou externes qui menacent ou dépassent les ressources d’un individu ».

Le coping est donc une stratégie d’ajustement qui permet aux individus de faire face aux situations délicates et c’est cette stratégie qui peut être à l’origine de la dépendance.

Le mécanisme de la dépendance selon Beck :

 

Dépendance aux jeux, stratégie de coping.Le maintien et l’installation de la dépendance :

Dans son analyse des addictions, Beck explique que l’interaction entre les facteurs de personnalité et des situations déclenchantes peuvent entrainer la dépendance. Cette interaction active des « schémas cognitifs ».

Dans le cas des joueurs pathologiques, ce sont souvent des schémas qui peuvent être considérés comme pathologiques ou autrement dit, qui créent la souffrance et la dépendance.

Ce qui explique que les thérapies cognitivo-comportementales ont un vif succès contre les personnes touchées par la dépendance.

Pourquoi ? Tout simplement car ces thérapies ont pour but de changer les schémas cognitifs qui sont au cœur de la dépendance.

Quizz pour détecter si vous êtes dépendant aux jeux selon les critères de Goodman :

Suis-je addict aux jeux ?

 

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